Face aux défis sociaux, environnementaux, démocratiques et économiques qu’affrontent l’île de La Réunion et sa population, le collectif Risom, l’association Isolife en partenariat avec l’Institut de Recherche pour le Développement ont formalisé ISOPOLIS (La Réunion, Cité de l’Innovation Sociétale Ouverte). Ce programme expérimental vise à développer des méthodes, des outils, des infrastructures au profit de l’accompagnement d’innovations sociales et sociétales sur l’île dans une perspective de politique de résiliences individuelle et collective, d’amélioration du bien-être des habitants et du bien-vivre en société.
La Phase Gamma du programme ISOPOLIS, d’une durée de 20 mois, financée via le Feder, a eu pour objectif de documenter l’état des connaissances afférentes aux actions menées, de mettre en place des méthodes de mobilisation et de participation des populations concernées, leur permettant de co-construire certaines problématiques à résoudre, de faire émerger des expériences et des méthodes à favoriser, et enfin d’évaluer au fil de l’eau et de prototyper certaines solutions.
La stratégie générale d’ISOPOLIS se fonde sur une alliance entre les populations mobilisées et les institutions de recherche, plaçant au cœur de la méthode le croisement des savoirs académiques, d’expérience et d’action. L’heuristique choisie fut celle de la «recherche interventionnelle» dite aussi «sciences des solutions».
La logique du programme se fonde sur : A/ un diagnostic territorial systémique et partagé autour des enjeux de résilience ; B/ la définition, l’incubation et l’accompagnement d’expérimentations alliant «recherche» et «actions» ; C/ la préfiguration d’un Laboratoire comme infrastructure territoriale autour des défis de résilience ; D/ une modélisation des résultats susceptible de favoriser un «changement d’échelle».
Le programme ISOPOLIS Gamma a souhaité apporter des éléments de preuves que des transformations du territoire réunionnais pouvaient émerger de façon solide et convaincante sur la base d’une triple logique : 1/ rendre lisible et légitime des dynamiques citoyennes d’intérêt général, 2/acquérir et valider des méthodes d’accompagnement de ces initiatives d’innovation sociale et
socio-technologique, 3/ préfigurer des outils de changement d’échelle sur la base d’une alliance sciences-société innovante.
Malgré de nombreuses difficultés que ce programme a connues, au premier rang desquelles la pandémie de la covid-19, l’équipe professionnelle, le collectif citoyen Risom, l’association Isolife et l’IRD, ont su discerner leur plus-value grâce à un nombre conséquent d’expérimentations, de tests, de développements d’outils et d’activités de natures hétérogènes.
Il revient ici aux porteurs de projet de rendre compréhensibles les apports et résultats que ce programme court (20 mois) a générés, mais aussi d’apporter des éléments critiques quant aux chausse-trappes qu’il conviendra d’éviter dans un futur proche, afin de prendre le relais de ce rare – voire unique - exercice de recherche-action sur l’île de La Réunion.