[Résilience des jeunes et des adultes] L'antichambre de la résilience médiatique

[Résilience des jeunes et des adultes] L'antichambre de la résilience médiatique

En cours d'évaluation

L'information véhiculée par les médias impacte l'état d'esprit des citoyens. Comment sortir d'une communication basée sur la peur pour produire de l' information qui soutient la résilience des Réunionnais ?

Constats et contexte

Le contexte

La Réunion est composée d’un paysage médiatique riche et diversifié. A travers des phases bien complexes de son histoire, après avoir connu la censure, le monopole ou encore la clandestinité, les médias, et la façon de consommer l’information, ont évolués de manière considérable.

La population accorde une attention particulière et un attachement certain à l’information, n’hésitant pas, bien souvent à descendre dans la rue pour défendre les intérêts d’une presse libre ou plutôt d’une liberté d’expression.

Depuis 2012, a été créée l'Ecole des Médias de l’Océan Indien (EMOI), une structure au sein de laquelle sont formés les futurs journalistes (tous supports confondus) et animateurs radio.

A la fin des années 2000, bon nombre de site d’information en ligne ont fait leur apparition, pour donner naissance quelques années après et encore aujourd’hui à des « sociétés de médias/actualité » sur les réseaux sociaux.

Mon constat : 

Dans sa grande (très grande) majorité, les médias utilisent un modèle de construction de l’information basé sur la manipulation, le sensationnel et le catastrophisme. C’est pourquoi beaucoup pensent aujourd’hui que l’information c’est de la distraction.

Le manque de rigueur, de justesse et, bien souvent, de discernement de la part des médias entrainent un désintérêt perceptible de la part d’une partie du sens commun.

Depuis quelques années maintenant, j’enseigne à l’Ecole des Medias de l’Océan Indien, à ce titre j’ai observé, bon nombre de départ au cours de la 2ème et 3ème année de formation. Le malaise est bien présent, au sein de la population d’une part (on boude les médias, on attaque les journalistes), mais aussi au sein de celles et ceux qui font émerger l’information (Burnout dans les rédactions, départ à l’école de journalisme).

 

 

C’est pourquoi le choix d’un autre modèle de construction de l’information est nécessaire.

L'expérimentation "Média résilient" est porté par Laurent Payet, journaliste et formateur au sein de l’École des Médias de l’Océan Indien (EMOI). Il s’inscrit dans une réflexion autour de la résilience médiatique qui a trouvé progressivement sa place dans ISOPOLIS.  

Depuis quelques années, Laurent Payet a engagé plusieurs actions autour de la démarche de résilience médiatique notamment au travers de ses enseignements délivrés au sein de l’EMOI intégrant ces réflexions, ainsi qu’une « posture résiliente ».

Ces interventions sont le résultat de constats empiriques : un désintérêt et une défiance croissante de la société civile envers les médias, le renoncement d’une part significative d’étudiants journalistes en cours de formation.  

 

Besoins identifiés

Remobiliser les étudiants en journalisme autour d'en engagement porteur de sens et de contribution sociétale. 

  • Besoin de transparence
  • Besoin de connaissance
  • Besoin d’émancipation
  • Besoin de justesse et de justice

L’innovation réside dans la posture. Acter une différence entre le catastrophisme et la rigueur journalistique. Rétablir des valeurs et fondements dans la société à travers un accès à une information non détournée.

Publics cibles

Quels acteurs subissent ce problème ? 

Le peuple est la principale victime. Les médias qui représentent le 4ème pouvoir ou le 5ème monde ne jouent plus leurrôle de pilier de la société. Le peuple est infantilisé, dénigré, manipulé, entrainé dans un schéma de victimisation sans fin.

L’information n’est plus accessible par la population. Celle-ci privée de connaissances se retrouve privée de pouvoir. La population n’est plus actrice mais spectatrice d’un destin qu’on a dessiné pour elle. La crainte, la peur, l’angoisse sont véhiculés dans toutes les strates de la société afin de maintenir le sens commun dans une certaine forme d’ignorance. Cela empêche l’empouvoirement des Réunionnais et la réalisation de soi.

Quel public est ciblé par l'expérimentation ? 

L'expérimentation cible dans un premier temps les jeunes journalistes en formation à l'Ecole des Média de l'Océan Indien (EMOI). L’expérimentation porte sur plusieurs enjeux, avec une intervention cible multidirectionnelle, dont les étudiants de l’EMOI sont à la fois les sujets, les objets et les acteurs de l’expérimentation.

Objectifs cibles

  • Favoriser des nouveaux modes de faire, en particulier chez les journalistes futurs ou débutants
  • Constituer et élargir une communauté d’acteurs intéressés à transformer le champ médiatique réunionnais au service de la résilience du territoire. 

 Par la suite, le but est de faire adopter aux médias le schéma de construction de l’information résiliente et durable.

Descriptif de l'action

L'expérimentation consiste en la création d'un module de formation pour des étudiants de l’EMOI leur permettant de comprendre la résilience médiatique et de l’intégrer dans leur pratique professionnelle.

  • Concrétiser le processus de construction de l’informationen passant de la chaîne de déculturation à la chaîne d'information.
  • Pratiquer la production avec les étudiants de contenus résilients avec les étudiants.

Territoire d'expérimentation

Ecole des Média de l'Océan Indien (EMOI) à Saint-Denis.

Impacts attendus

Les étudiants de l'EMOI : 

• … Acquièrent de nouvelles connaissances concernant le système médiatique / les solutions alternatives.
• … Tissent des liens entre eux, et identifient dans leur profession les personnes qui pourraient avoir la même sensibilité et vision du travail journalistique qu’eux
• … (Re)prennent confiance dans la possibilité de traiter l’information autrement
• … Sont conforté·es dans leur désir d’exercer le métier de journaliste, et l’espoir de pouvoir le faire différemment
Les futurs journalistes :

  • … Revendiquent le fait qu’ils ont aussi des connaissances et des idées à communiquer à leurs enseignants et aux professionnels du métier … Considèrent leur propre responsabilité au prisme des enjeux posés
    • … Se sentent en position de pouvoir apporter un autre traitement de l’information
    • … Adoptent un nouveau schéma de construction de l’information
    • … Proposent de nouveaux contenus, qui traitent l’information en mettant en valeur la capacité de résilience des individus et des territoires
    • … Alertent et prennent position concernant les contenus publiés par les médias lorsque ceux-ci sont problématiques
    • … Diffusent ces acquis et sensibilisent leurs proches

Dans l’objectif ultime de créer un déclic afin que :

  • Les médias suppriment le sensationnel et le catastrophisme au profit de la valorisation et de l’optimisme.
  • La population ne voit plus l’information comme une distraction mais comme une vraie source intarissable de connaissance.
  • Le réunionnais ne se sent plus spectateur, il retrouve la connaissance utile et devient acteur de son destin à travers la réalisation de soi.

Calendrier prévisionnel

  1. Janvier, février :Préparation des modules de formations.
  2. Mars à septembre :  Réalisation de la formation et de contenus résilients à travers les cours et périodes de stages des étudiants au sein
    d’Isopolis.
  3. Septembre à décembre : Récolte des données / Evaluation et rédaction.

Partenaires

A travers la mise en place d'un Comité d'Expérimentation dédié (COMEX) :

  • Les étudiants de l'EMOI qui seront également acteurs de l'expérimentation
  • Des journalistes ou anciens journalistes.
  • Des patrons de média.
  • Des élus.
  • Des influenceurs, artistes.